PLAN GLOBAL DE LA DGPA (2023-2037)

Home / PLAN GLOBAL DE LA DGPA (2023-2037)

CONTEXTE

En République Démocratique du Congo (RDC), les peuples autochtones pygmées sont encore jusqu’à ce jour confrontés à un sérieux problème de dénie de leurs droits fondamentaux. Ils sont victimes d’innombrables exactions, d’abus, de harcèlements, d’inégalités, de violences et d’injustices sociales de tout genre, (même s’il ne se pose aucun problème de citoyenneté sur le plan constitutionnel car, tous les ethnies de la RDC (bantous, nilotiques soudanais et pygmées) se reconnaissent mutuellement citoyens du pays.)

Cependant, contrairement aux autres ethnies autochtones, les pygmées n’ont pas toujours bénéficié de l’attention particulière en tant que groupe autochtone.

Sous représentés dans les instances publiques de conception des politiques nationales et de prise des décisions, les Pygmées ne jouissent pas pleinement des terres qu’ils occupent ainsi que des ressources que renferment ces terres.

Par exemple, en RDC, le droit collectif à la tenure foncière n’est pas reconnu sur les terres de cueillette, de ramassage et de chasse où vivent les peuples autochtones pygmées; seul le droit à la tenure foncière des terres arables et d’élevages y est reconnu.

En cas de découverte des ressources ou gisements à exploiter dans leurs zones, les peuples autochtones pygmées ne participent pas et ne sont même pas associés au partage des recettes et des retombées positives de l’exploitation des ressources naturelles qui se trouvent dans leurs milieux de vie.

Ils sont au contraire délocalisés de leurs milieux de vie sans compensation ni indemnisation ; ils sont tout simplement chassés de leurs villages sans aucun ménagement et sans aucune autre forme de procès, laissant derrière eux tout sauf rien ; une expropriation brutale et illégale qui cause la perte de leur mode de vie et de leur culture traditionnels.

La dépossession de ces terres se fait, le plus souvent, sans prise en compte, ni de leur existence ni de leur indemnisation juste, équitable et proportionnelle.

N’ayant qu’une seule source d’approvisionnement qu’est la forêt, beaucoup de pygmées se sentent menacés avec l’avancée progressive de certaines pratiques comme la déforestation de leurs espaces vitaux et la sédentarisation [qui leur est imposée et cela, sans aucune mesure d’accompagnement].

La relocalisation/réinstallation forcée ne leur permettent donc pas de se déplacer et de découvrir d’autres sources d’approvisionnement, ni de s’intégrer harmonieusement à un nouveau mode de vie.

Délaissés dans le processus d’intégration sociale des communautés nationales, leurs conditions de vie se caractérisent par la discrimination, la stigmatisation et tant d’autres formes de maltraitance qui sont à la base de la marginalisation sur le plan politique, administratif, économique, social, culturel, etc.

Les conditions formelles d’accès aux services sociaux de base, notamment, l’éducation, l’habitat, les soins de santé et la justice restent en grande partie en défaveur de ce groupe et l’enfoncent dans un déséquilibre social récusable.

Lors des distributions des aides humanitaires, les pygmées sont systématiquement relégués au second plan voire ignorés tout simplement.

Les plaintes portées par les autochtones font rarement l’objet des enquêtes par l’appareil judiciaire ; et quand les pygmées sont accusés d’infraction, ils deviennent d’office victimes d’arrestation arbitraire et des détentions illégales, des tortures et autres sévices corporels et mentaux, (le principe de la présomption d’innocence leur est systématiquement refusé) ; et même quand les femmes pygmées sont violées, elles n’ont pas le droit de se plaindre moins encore de dénoncer, par peur d’être maltraitées.

Ainsi, pour assurer leur survie, ils sont soumis aux travaux périlleux, épuisants, peu sains et insalubres qu’ils sont contraient d’exécuter en contrepartie d’une rémunération qui ne cache pas l’exploitation dont ils sont victimes.

Vision :

Un pays où l’Homme pygmée jouit pleinement de ses droits fondamentaux et a sa dignité humaine complètement restaurée.

Mission : 

D’ici 2037, permettre aux peuples autochtones pygmées de la RDC de participer activement à la gouvernance de leurs terroirs, à la gestion durable des forêts, d’accéder à la sécurisation de leurs terres ancestrales et aux bénéfices tirés des ressources naturelles qu’elles contiennent, grâce à la prise en compte de leurs droits, de leurs intérêts et de leurs us et coutumes par les décideurs en vue d’améliorer les conditions existentielles des générations actuelles et futures.

Objectif Global :

Assurer un accompagnement holistique fort des peuples autochtones pygmées sur toute l’étendue du territoire nationale à travers des programmes multisectoriels ou intégrés inscrits dans la durée, et axés sur la protection et la promotion des droits fondamentaux des peuples autochtones pygmées afin d’apporter des solutions efficaces aux divers problèmes auxquels ils sont confrontés.

COUT DU PLAN GLOBAL (2023-2037) : 500 565 000 USD