Réformes foncières, forestière, aménagement du territoire et agricole
LA GOUVERNANCE TRADITIONNELLE DES PEUPLES AUTOCHTONES PYGMEES AU SERVICE DE LA PRESERVATION DES ECOSYSTEMES FORESTIERS DU BASSIN DU CONGO
Contexte
Soucier de relancer le développement économique et social, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a initié plusieurs réformes (foncière, forestière, aménagement du territoire et agricole) comme moteur d’investissements porteurs de croissance, de cohésion sociale et politique. L’une des causes majeures des déficits que l’on déplore aujourd’hui vient de l’absence des politiques et lois sectorielles adaptées aux nouvelles orientations stratégiques de développement pour la lutte contre la pauvreté (Objectifs du Millénaire pour le Développement), au contexte socioculturel du pays, aux évolutions enregistrées par le pays sur le plan politique, économique, social et culturel et aux engagements pris par le pays au niveau régional et international sur les questions liées aux droits de l’homme en général et celles afférentes aux peuples autochtones pygmées en particulier.
Pour les peuples autochtones pygmées, la propriété collective de leurs espaces ancestraux est essentielle à leur santé, leur reproduction et à leur bien-être. De nombreux aspects traditionnels des peuples autochtones pygmées sont intimement liés aux forêts, y compris la production alimentaire, la médecine et la religion. Sans un accès sûr à ces espaces ancestraux et aux forêts saines, les systèmes culturels autochtones traditionnels se détériorèrent inévitablement et les communautés en souffriront. Cependant, avec un régime foncier sûr et une bonne politique de la répartition spatiale, les systèmes culturels traditionnels peuvent encore prospérer, favorisant leur bien-être avec des valeurs culturelles qui favorisent l’usage durable des forêts.
Il n’est plus à démontrer dans notre pays que la gestion des espaces ancestraux par les peuples autochtones pygmées s’est avérée comme une stratégie de conservation efficace et rentable. La plupart d’espaces ancestraux qu’occupent ou qu’utilisent les peuples autochtones pygmées affichent un couvert forestier plus intact et un taux de déforestation nettement plus faibles ainsi qu’une meilleure conservation de la biodiversité que ceux des zones des communautés environnantes. Un système qui profite à des milliers des personnes y compris celles qui vivent loin des territoires autochtones pygmées eux-mêmes et renforce l’image de la RDC en termes de la gestion de la biodiversité comme un bon élève dans la conservation des ressources.
Les espaces ancestraux qu’occupent ou qu’utilisent traditionnellement les peuples autochtones pygmées et qui renferment la majeure partie de nos forêts tropicales, régulent les cycles du climat et de l’eau, contribuant ainsi à assurer un approvisionnement en eau douce de l’ensemble de la population tant dans les milieux ruraux que dans les centres urbains à travers la république. Les terres boisées préviennent également les érosions et les glissements de terrain dangereux, tandis que les chauves-souris, les oiseaux et les insectes vivant dans les forêts pollinisent les cultures des parcelles agricoles voisines, augmentant ainsi la productivité. De plus, les forêts gérées par les autochtones fournissent un précieux piégeage du carbone et sont essentielles à l’atténuation des changements climatiques. La garantie et la sécurisation de ces espaces ancestraux en faveur des autochtones pygmées dans le cadre des réformes permettront à la RDC d’avoir des bonnes politiques et lois de conservation et gestion rationnelle de ses ressources naturelles mais aussi de renforcer son stock de carbone, ce qui peut valoir au pays des revenus en termes de paiement de services environnementaux dans les jours à venir.
« Des espaces ancestraux garantis et sécurisés pour les peuples autochtones pygmées, dans le cadre du processus des réformes peuvent produire des avantages sociaux, environnementaux et économiques significatifs pour les communautés locales et la société congolaise dans son ensemble ».
Objectif :
Garantir la reconnaissance et la prise en compte effective du système de gouvernance traditionnelle, mode de vie, identité culturelle, us et coutume des peuples autochtones pygmées dans les différentes politiques et lois sectorielles (foncière, forestière, aménagement du territoire et agricole).
Budget : 9 000 000 USD (sur 15 ans)